Intervention Philippe Aubert Universités d’été de Démocratie et Spiritualité 2021

Lyon, le 10 septembre 2021

Cher Président Daniel, merci pour l’invitation et l’introduction.

Je tiens aussi à remercier mon amie Alice Casagrande pour son invitation à prendre la parole et échanger avec vous !

Mesdames et Messieurs, je suis ravi de participer à ce panel, d’autant plus que ce thème qui nous rassemble aujourd’hui me touche particulièrement.

Mon propos se situe dans une visée humaniste.

Lorsque l’on me sollicite, on fait de plus en plus appel à l’intellectuel que je veux être, qui apporte son regard singulier. Malgré sa lourdeur, qui le rend impossible à ignorer, mon handicap en devient presque un élément secondaire. Je m’en réjouis.

C’est avec cette casquette de citoyen à part entière, qui se trouve être en situation de handicap, que je veux m’exprimer et échanger avec vous aujourd’hui.

Pour aborder les défis que je pense être ceux de notre démocratie, j’aimerais vous parler d’un sentiment qui, je crois, anime notre démocratie et que je connais bien, le désarroi.

Du vieux français signifiant débâcle, désordre, déroute, débandade, délabrement, dérangement dans toutes les dimensions possibles. Que cela concerne des objets ou des pensées.

Pour moi, ce terme renvoie à une perte de sens, de repères, qui peut générer de la méfiance, du repli sur soi, une peur de l’avenir, voire se transformer en immobilisme et en inaction.

Je crois donc que ce terme de désarroi s’applique à notre démocratie aujourd’hui. Parce que, vous le savez, nous traversons une crise à la fois sanitaire, écologique, sociale et économique. Parce que l’action de la sphère politique est très controversée.

On pourrait alors s’attendre à un immobilisme massif, comme une résignation. Or, je constate partout où se porte mon regard que ce n’est pas le cas ! Les prises de conscience sont multiples, tout autant que les initiatives citoyennes cherchant à renforcer le lien social et redonner du sens.

La période que nous sommes en train de traverser et qui est des plus complexes, peut donc ouvrir sur de nouvelles façons de penser et de vivre ensemble en société.

En clair, je crois que ce désarroi plutôt que de se limiter à un constat désabusé, représente une opportunité. Une chance pour notre démocratie de choisir un nouveau cap. Mais cela peut et va prendre du temps, c’est certain.

Ce que je dis à propos de notre société s’ancre aussi dans mon expérience de vie. En tant que personne en situation de handicap, je suis un habitué du désarroi si je puis dire !

Combien de fois ma vie s’est elle retrouvée sans dessus dessous ? Combien de fois mon combat pour exister et participer à la vie sociale s’est-il soldé par un échec ? Je me souviens avoir été tenté par la solution de facilité, vivre en foyer occupationnel, ne plus m’engager intellectuellement et en tant que citoyen, céder à la pression, rester spirituellement immobile…

Mais c’est parce que je sais qu’il est possible de rebondir, de trouver une direction et un sens, que je crois dans la capacité de notre démocratie à faire de même !

Avons-nous besoin de certitudes pour vivre ?

Dans un de ses livres récents “ Connaissance ignorance mystère” Edgar Morin, centenaire depuis juillet dernier, esquisse la réponse, en nous disant que plus ses connaissances augmentent,  plus il prend conscience de son ignorance et des limites de la connaissance humaine.

Le propre d’une vie c’est peut-être la faculté de se renouveler, de se métamorphoser. En explorant la seconde vie, François Jullien explore peut-être la vie humaine tout court, dans le prolongement de toute son œuvre sur le vivre.

J’esquisse peut-être ici les termes, les éléments d’une éthique du désarroi.

Nos sociétés sont le théâtre de grandes mutations, et les gens vivent des situations qu’ils ne peuvent pas analyser avec les repères anciens et les normes classiques. La crise du Covid 19 n’est qu’un exemple de ce genre de situations. L’urgence climatique que nous connaissons en est un autre. Ces événements agissent comme des éléments perturbateurs, dans un climat général de nos sociétés démocratiques qui est préoccupant.

Si les événements peuvent être une source de désarroi, il en va de même pour tout le contexte dans lequel nous évoluons.

Je vous propose de prendre l’exemple du numérique. Ces dernières années, le monde du numérique a connu un développement exponentiel, qui fait de l’interface numérique un élément incontournable de nos sociétés, pour le meilleur et pour le pire.

Lors d’un colloque sur les angles morts du numérique au centre culturel international de Cerisy la Salle, j’ai eu l’occasion de m’exprimer sur mon rapport aux outils du numérique et sur mes préconisations, pour le handicap et pour la société en général. J’y parle de la nécessité d’aborder avec une saine circonspection le tout numérique entre guillemets. Compte tenu de mes difficultés de langage, j’ai été confronté directement aux apports et aux limites de ces outils, comparativement aux rapports humains. Ces derniers tendent à se raréfier mais m’apparaissent plus que jamais indispensables !

Mais le numérique c’est aussi la prolifération des sources d’information. Celle-ci est désormais extrêmement facile d’accès en ligne. On peut même dire que nous sommes bombardés d’informations en permanence, celles-ci étant plus ou moins pertinentes, voire plus ou moins véridiques. J’en arrive donc à un autre facteur de désarroi, la mésinformation.

Dans un climat d’inquiétude et de défiance, les gens vont, dans leur recherche d’informations, tomber de plus en plus facilement sur des apparentes vérités rapides et faciles, mais fausses.

On peut dans ce cas aller vers des solutions de facilité, écouter des prophètes tentateurs.

Je veux faire ici un lien avec le concept de civilisation du poisson rouge développé dans le livre éponyme de Bruno Patino. Notre attention est captée en permanence et nous perdons notre capacité à développer un esprit critique.

Dans un monde dans lequel notre attention est de plus en plus sollicitée, les ingénieurs de chez Google ont constaté que notre capacité d’attention, depuis le raz de marée numérique chez les nouvelles générations, a été drastiquement réduite.

Maintenant que j’ai peint un tableau alarmiste de la nouvelle génération, laissez-moi nuancer mon propos !

On idéalise souvent le passé comme étant mieux. Le philosophe Michel Serres en avait fait son sujet de livre en 2017 et en tordant le cou aux nostalgiques d’un temps ancien meilleur que maintenant, alors que beaucoup de critères font état de l’inverse. Ce sentiment de morosité est mortifère, n’appelle pas à la vie, au renouveau. Je ne tombe pas dans l’écueil évident du “plus c’est nouveau ou neuf, meilleur c’est” ou bien d’un jeunisme du progrès absolu. Puisque la mort fait partie de la vie et vice-versa. Je ne veux pas non plus tout mettre sur le dos des jeunes comme étant de leur faute si le monde va mal !

Le proverbe de Saint Exupéry que j’aime citer dit que l’on n’hérite pas de la planète Terre, mais qu’on l’emprunte à nos enfants !

En faisant le constat des choses qui ne vont pas, des problèmes de notre temps, de ce qui aurait pu ou aurait dû être différent, mieux fait, pensé, envisagé, réalisé, on peut se dire que la démocratie comme on la connaissait est morte !

Mais il est fascinant aussi de voir le réveil des consciences parmi les jeunes de maintenant et les jeunes depuis plus longtemps que les pratiques doivent évoluer, que les mentalités doivent faire un pas en avant, un pas de côté ou un pas en arrière, si l’on veut non seulement ne pas répéter les erreurs passées mais également éviter celles à venir.

Le meilleur moyen pour cela est de réveiller la société et de cultiver l’esprit critique ! On peut appeler à la conscience et à des valeurs, en somme à la spiritualité. Cette spiritualité doit aussi être abordée avec circonspection, j’y reviendrai…

J’aimerais aborder maintenant le thème de la justice sociale et territoriale, qui fait aussi l’objet de cette table ronde. Sur cette question, je crois avoir de nouveau un regard particulier. Par exemple, je vois en direct les fortes disparités dans la gestion des droits et des aides des personnes en situation de handicap en fonction des régions et même des départements. J’ai bien conscience qu’il s’agit d’un sujet qui pourrait presque passer pour anecdotique, si seulement il n’impactait pas directement plusieurs millions de français en situation de handicap permanent ou temporaire, dans toutes les situations de leur vie quotidienne, qu’elles soient personnelles ou professionnelles !

L’injustice sociale et territoriale est criante dans le Monde et en France dans ses différentes conceptions : libéralistes, égalitaristes, utilitaristes.

Ses dérives procèdent de choix politiques peu démocratiques et renvoient à de très nombreuses inégalités, voire à de la ségrégation sociale.

Cela déchire donc le contrat social, ainsi que le concept d’égalité républicaine qui nous est chère en France, et invite à une fracture de classes, entre riches et pauvres. Qui si arrosée de populisme entraîne une division, un repli, de l’entre-soi et de la peur, donc moins de fraternité. In fine donc, à une société décousue, désunie, en proie aux extrêmes et au désarroi.

Pour prendre le contrepied de cette réalité, qui n’est pas seulement une question de handicap, le professeur Michel Borgetto affirme que l’idée de fraternité est plus que jamais actuelle et indispensable pour recréer le lien social, respecter la dignité de l’individu, rendre plus humaine la relation entre l’administration et la personne aidée, en définitive réconcilier la société avec elle-même.

Dans une période de désordre, de confusion sociétale, je vois une opportunité individuelle et collective de révéler le meilleur. On a souvent le stéréotype que le pire arrive en cas de catastrophe, mais si l’on prend les attentats récents comme l’Hypercasher, ou bien les cas héroïques de sauvetage d’enfants, de familles, de femmes lors d’incendies ou d’agressions, le meilleur aussi émerge de la nature humaine et des gestes de bravoure, d’humanité.

Est-ce que dans ce cadre il est pertinent de parler de désarroi ?

Dans son dernier livre, Pierre Rosanvallon, renouvelle la compréhension des crises politiques et sociales en analysant les épreuves de la vie des français, titre de son ouvrage.

Mais je crois qu’il faut aller plus loin. Les problèmes génèrent du désarroi. Celui-ci permet de faire le lien entre l’expérience de vie et la conscience que l’on a de cette expérience en quête de sens.

Frottons nous maintenant à un autre sujet de taille, si vous le voulez bien. La crise climatique, la transition écologique et environnementale.

Si l’on effectue une bonne transition écologique, il semble être envisageable d’éviter une crise climatique plus importante. Au vu du rapport du GIEC récent, nous ne sommes pas en mesure d’atteindre nos objectifs.

Interrogé sur la possibilité d’éviter le mur, Patrick Viveret répondait par la question de savoir si l’on ne l’avait pas déjà dépassé.

Dans ce sens, cela nous place de force dans un désarroi et nous appelle par la même occasion à de l’optimisme. On ne peut pas faire pire ! Nous sommes donc invités à une reconnexion avec le Vivant, les Communs et ce qui fonde du sens en proximité avec la Terre. La Terre est par excellence l’élément commun de l’humanité, et donc le terreau fertile pour nous rassembler.

J’ai parlé très rapidement de fraternité, je crois qu’elle a toute sa place dans les questions écologiques.

Charles Gonthier a écrit que “c’est sur la fraternité des hommes à l’échelle mondiale et dans sa dimension intergénérationnelle que repose l’impératif de la protection de l’environnement. Droit fondamental dit de la 3ème génération, le droit de l’environnement, disait-il, est un de ceux qui impose à l’homme de dépasser son égoïsme et de se tourner vers l’esprit de partage. Ne pas polluer l’espace des autres pays, respecter la biosphère comme un bien commun des hommes et laisser un environnement viable aux générations futures est un devoir de fraternité.”

Ainsi, je me sens lié avec les autres humains, et plus largement les autres vivants : roches, forêts, plantes, eau. A la biodiversité en somme !

Maintenant, je me demande et je nous demande, comment concevoir la place et le rôle de la spiritualité dans ces questions essentielles pour notre démocratie.

Pour ma part, je pense la spiritualité dans deux dimensions. Je pense à la spiritualité religieuse, bien sûr, mais aussi simplement à la mobilisation de la conscience individuelle et collective. A titre personnel, ma spiritualité religieuse prend racine dans une relation aux autres. Je crois profondément que la religion chrétienne est une religion de l’Homme et non du livre. Le message que je retiens, c’est aime ton prochain comme toi-même, aimez-vous les uns les autres.

Je crois que cette première moitié du 21ème siècle sera le tournant inévitable en termes d’écologie, de transformations sociales et sociétales. Tissé des liens, des relations est pour moi signe d’aimer la vie.

Face aux enjeux climatiques et sociétaux, unir nos forces pour construire une société plus juste et humaniste est un grand pas pour pouvoir coexister tous ensemble. Pour remettre l’être humain au centre, au cœur de la vie.

Pour être honnête, je crois donc plutôt en l’homme avec un h majuscule et à nos intelligences collectives pour nous faire progresser et faire évoluer le monde. Croire en des valeurs qui nous rassemblent, nous humanisent me rassure.

Pour moi, croire en la vie ou en Dieu, c’est faire des choses ensemble. Vivre ensemble. Pour moi, la vie, c’est les autres !

Le réenchantement de notre société est au cœur de mes préoccupations. Je ne serai jamais père moi-même ; par contre, je suis un oncle attentif au développement du futur dans lequel grandiront les enfants de ma famille. Oui, les temps actuels sont difficiles, incertains, mais je ne peux me résigner à leur imposer cette morosité, cet état d’esprit négatif et un poids moral sur les épaules. J’appelle de tous mes vœux à ce que la joie, le bonheur, l’amour soient les valeurs universelles de notre société avec lesquelles nous sortirons de la crise COVID. Je reconnais être peut-être utopiste à ce sujet, mais qu’importe !

Il me semble que la fraternité peut être, encore une fois et comme elle l’a été envisagée lors de la mise en place de la première république, le ciment de notre action en tant que société démocratique.

La liberté est aujourd’hui portée aux nues, la valeur républicaine par excellence. Pourtant, c’est la fraternité qui, dans les grands moments de l’histoire, a joué un rôle subversif essentiel ! L’abolition d’une société profondément inégalitaire pour l’émergence d’une république, l’abolition de l’esclavage, la décolonisation, et d’autres… Je rejoins une nouvelle fois la réflexion de Charles Doherty Gonthier, commentée par Guy Canivet. A nouveau, la fraternité peut être le moteur du changement de notre monde pour le meilleur.

J’ai d’ailleurs, lors de la deuxième édition de la Nuit du Handicap, et pour contribuer à changer la conscience du handicap dans notre société, proposé le slogan “Osons la fraternité heureuse !”

En lien avec la fraternité, le mot désarroi a donc des sens paradoxaux. On peut être atterré, ou bien rebondir et être dans la résilience. C’est le dépassement de cette situation paradoxale qui permet d’affirmer être dans la résilience. Le désarroi, c’est sortir de la tradition, de la voie classique. Mais c’est aussi potentiellement sortir de l’ornière dans laquelle nous sommes embourbés.

On peut être désarçonné, je n’y vois pas nécessairement un mal en soi, et je crois que c’est notre cas en tant que société autant qu’à titre individuel face à toutes ces problématiques ! Tout dépend ensuite de ce que l’on fait une fois désarçonné.

Le désarroi c’est enfin le témoin d’un grand danger et d’une situation extrêmement préoccupante. J’ai peur de ce qui s’annonce, mais je me mobilise plutôt que de choisir l’immobilisme.

Au début des années 2000, des représentations communes à plusieurs sous-groupes et créateurs identifiés d’une nouvelle culture en Occident, ont été appelés les ” Créatifs Culturels “. Qui représentent 24% de la population et sont en rapide croissance.

Prenant ses distances vis-à-vis de la société de consommation et de la technologie érigée en mythe, cette population cultive une sensibilité résolument nouvelle et cohérente jusque dans ses comportements quotidiens : notre société est sur le point d’écrire une nouvelle page de son histoire. Les Créatifs Culturels conjuguent avec bonheur l’écologie, l’alimentation biologique, le développement personnel, les médecines douces, avec l’implication sociale, souvent locale, les valeurs féministes et une dimension spirituelle. Ils sont au cœur d’une transformation active de la société dans un sens plus humain.

Ne sommes-nous  pas confrontés à une nouvelle génération de créatifs culturels, plus apte à se saisir des enjeux de l’énorme métamorphose que nous vivons, en assumant leur désarroi ?

Cette génération ne nous montre-t-elle pas la voie de sortie de la crise de la joie que Pierre Giorgini, ancien Président-Recteur de l’Université Catholique de Lille, nous décrit dans un de ses derniers livres.

Dans cette optique, je me dois de citer Alain Damasio qui affirme que l’on ne retrouvera l’envie de vivre qu’en renouant les liens au vivant, ainsi que Corine Pelluchon qui parle de vulnérabilité, engage à développer les valeurs qui génère une meilleure éthique et des pratiques de vie collective. Nous ne pourrons pas changer les comportements sans changer les valeurs collectives.

Il y a moins de cinq ans, l’entreprise sociale MakeSense a initié une communauté virtuelle qui se surnomme les PauméEs. Chaque jour, des personnes de toutes les catégories sociales, de tous les âges, de toutes les origines, de toutes les professions y partagent leurs vies, leurs parcours scolaires et professionnels. Mais surtout y témoignent de leurs galères, leurs doutes mais aussi leurs rebondissements après des carrières courtes ou longues, et leurs quêtes de sens vis-à-vis de leurs emplois. Il est à noter que là où les carrières longues étaient la norme précédemment, il est extrêmement rare aujourd’hui de faire carrière dans une seule et même entreprise, publique ou privée. Le souhait d’avoir une vie alignée entre ambition, savoir-faire, compétences est contrarié par le désir d’épanouissement et de sens. On vient et reste au travail à la condition que celui-ci rentre dans une perspective plus grande de vie cohérente. On n’hésite plus à quitter un CDI bien payé, à déménager pour se rapprocher de lieux où vie privée et professionnelle sont mieux articulées. La dynamique actuelle des Tiers-lieux en rend compte.

Jean Baptiste de Foucauld, ancien Président de votre association, que je tiens en très haute estime et que je connais bien par ailleurs via les amitiés qui me lie au Centre Culturel international de Cerisy-la-Salle, évoquait en 2010 “L’Abondance frugale”. Il y listait les cinq crises que traversait alors et traverse peut-être encore la société française et occidentale en général (économique, financière, écologique, sociale et de perte de sens) avant d’affirmer qu’il fallait une solidarité d’un nouveau type pour en sortir.

Aux côtés de Denis Piveteau, dès 1995, Jean-Baptiste écrivait “Une société en quête de sens” également chez Odile Jacob avec comme cœur de message qu’aucun projet politique ne peut se borner à des mesures purement techniques. Il faut que la société s’anime par davantage de coopération, plus d’initiative.

En parlant de coopération et d’initiatives, le handicap à encore une fois son rôle à jouer. Dans les formations que je dispense, je parle souvent de la notion de pouvoir d’agir en lien avec le handicap. Je représente une génération que j’appelle “Vestiaires”, en référence à la série télévisée du même nom. Cette génération ne se définit plus par les  limitations du handicap, mais bien par sa volonté et son pouvoir d’agir et de participer à la vie de la société, à la construction de notre avenir commun. Ce sont des individus qui veulent que soient reconnues ce que Amartya SEN, prix nobel d’économie, appelle les capabilités.

Il ne s’agit plus alors de concevoir et penser pour les personnes en situation de handicap mais bien avec elles, en passant directement par elles !

Et pour relever les défis de notre démocratie, quoi de mieux que de faire appel aux spécialistes du désarroi que sont les personnes en situation de handicap ?

Je remercie mon équipe d’assistants, Christophe Cadiou, membre stagiaire du Conseil d’Administration de Démocratie et Spiritualité, qui n’a pas pu se joindre à nous ce week-end, et Sylvain Valois qui est à mes côtés ce matin, pour le formidable travail de préparation de cette intervention.

Mesdames Amara et Bernardon, je vous laisse la parole et suis ravi de partager la scène avec vous.

Je suis enthousiaste d’entendre vos propos et d’engager une discussion ensemble.

Je répondrai avec plaisir à l’ensemble des questions lors du temps dédié.

Je reste évidemment disponible pour échanger également durant l’ensemble des Universités d’été de Démocratie & Spiritualité.

Je vous remercie pour votre écoute.

Philippe Aubert

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