Palais de l’Elysée, le 26 avril 2023
Monsieur le Président de La République,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs,
Bonjour.
Je m’appelle Philippe Aubert.
Je préside le Conseil des questions sémantiques, sociologiques et éthiques du CNCPH.
Et, comme vous le constatez, je n’ai pas l’usage de la parole, et je m’exprime aujourd’hui au moyen d’une synthèse vocale.
Je souhaite ici être le porte-parole d’un certain nombre de personnes et d’organisations, notamment Isaac Francophone dont je suis membre du Conseil scientifique, pour évoquer devant vous les questions de la CAA, la communication alternative et améliorée, vecteur essentiel de l’autodétermination de beaucoup de personnes en situation de handicap, dans leur quotidien.
Cette forme de communication est un besoin vital. Elle doit être connue et visible de tous, partout, tout le temps.
C’est une forme d’éthique de vie, de volonté et de patience.
Un exercice souvent difficile pour tous, mais indispensable.
Ce n’est ni un outil spécifique, ni une méthode particulière, mais la somme de tous
les outils et stratégies nécessaires au respect de l’autonomie de la personne pour dire ce qu’elle veut, quand elle veut, avec qui elle veut et où elle veut.
Elle est le produit de notre expérience directe, celle de nos familles et de professionnels attentifs à nos besoins.
Elle concerne les personnes en situation de handicap de communication, les personnes malades hospitalisées privées de parole, les personnes âgées qui n’arrivent plus à parler. ; mais cela peut aussi servir plus largement à l’apprentissage de la langue.
Afin que ceci ne soit pas juste un rêve, mais devienne une réalité, il faut que tous ces outils, toutes ces stratégies aient leur place pour aider les personnes à communiquer !
La CAA doit être présente dans les écoles, dans les lieux culturels, dans les rues, et cætera …
Ceci doit être pris en charge.
Chaque utilisateur a besoin d’outils, quelquefois de technologies avancées, mais son déploiement doit être assuré par des assistants de communication formés, et également pris en charge.
Accompagner les jeunes enfants et leurs familles à démarrer la CAA est un travail de longue haleine, mais surtout un travail qu’il faut continuer toute la vie durant !
C’est un tremplin indispensable vers la pleine citoyenneté à la fois politique, sociale et professionnelle. Elle permet, en prenant part aux débats, de faire bouger les lignes.
Un puissant moyen d’agir ; c’est parler pour exister ; c’est parler pour proposer.
Aussi la question que j’aimerais vous poser est la suivante :
Comment faire en sorte que la CAA devienne réellement l’affaire de toutes et tous, ici et dès maintenant ?
Je me tiens à votre disposition pour toute question. Et je vous remercie pour votre écoute.
Philippe Aubert